41EQrSQP+BL._SX195_   Les ronces, Cécile Coulon, Le Castor astral, 15€
« je suis en train de creuser des terriers dans ma vie 
pour te faire de la place
pour que tu puisses venir fermer les yeux 
oublier le sang de ceux qui vont partir bientôt
l
e sang continue
lui »

 

60845 Où j’apprends à ma mère à donner naissance, Warsan Shire, Isabelle sauvage, 16€

« Ton grand-père avait les mains brunes.
Ta grand-mère en embrassait chaque jointure,

encerclait une île au creux de sa parure
et lui indiquait quel territoire ils habiteraient
quel territoire ils délaisseraient. »

Poète somalie et britannique, née au Kenya, Warsan Shire a grandi en Angleterre mais rend langue et hommage aux figures féminines de son pays dans des poèmes sonores, cartographiant les corps blessés, fantasmés ou chéris. Il y est question d’interdits, de religion et de discriminations, de guerre et d’exil, mais aussi de la beauté qui éclot au détour d’une immondice. Sublime.

b5ca3cf5-f605-483e-9ca0-1755c6a99523Beat attitude – Femmes poètes de la Beat Generation, A P. Pegrum et S. Gavignet, Bruno Doucey, 20€

Parce que la Beat Generation, ce n’est pas seulement Allen Ginsberg, Jack Kerouac et William S.Burroughs. Une riche anthologie avec « des femmes qui arrachent leur liberté au diktat des familles, à la domination masculine et aux carcans sociaux. Des femmes qui créent, inventent, imaginent, explorent, transgressent. Des rebelles, des insoumises, des dissidentes – suffisamment folles pour vouloir changer le monde, suffisamment aimantes pour nous le faire aimer.« 

Histoire intime d’Elephant man, Fantazio, L’Oeil d’or, 12€

99c58399-107a-4d81-906c-624df7f03d05Fantazio est un contrebassiste, performeur, proche du jazz et du milieu punk. Dans ce premier livre, inclassable tant par la forme que par le style, il nous livre un monologue rythmique et syncopé. Un dialogue fou, poétique et sonore, absurde et spontané. Un livre à écouter.

 

004744833Sophie G. Lucas, Témoin (2016), Moujik moujik (2017) et Assommons les poètes (2018), Ed. La contre allée

Après une plongée au tribunal correctionnel avec son lot de petits délinquants et d’injustices judiciaires avec « Témoin », après l’univers précaire des SDF puis des laissés-pour-compte de la crise américaine avec « Moujik moujik », Sophie G. Lucas continue son œuvre poétique. 

Dans une veine toujours sociale et documentaire, c’est cette fois son quotidien de poétesse qu’elle analyse. Poétesse c’est une occupation à plein temps malgré les rendez-vous Pôle emploi, les métiers précaires, les ateliers d’écritures bancales…

Mettre de la poésie en prison, à l’école ou dans la rue, « c’est un manière d’être au monde, de ne pas trouver sa place, parce que toujours img_7237arton16218-b6e65inconfortable. »

Des recueils résolument politiques, protéiformes et contemporains. Une œuvre à découvrir.